Diplomate et écrivain florentin du XVIe siècle, Nicolas Machiavel rédige Le Prince lors de son exil dans sa métairie de Sant’Andrea in Percussina, en 1512. Ouvrage politique moderne, Machiavel y expose sa vision du pouvoir dans 26 chapitres où il ne s’agit pas de donner les clés pour gouverner vertueusement mais bien de répondre à deux questions essentielles : comment prendre le pouvoir ? Et comment le conserver ? Rompu à l’exercice diplomatique notamment grâce à sa charge de légat auprès de puissances étrangères dont il fut déchu après l’instauration d’une monarchie à Florence par les Médicis, Machiavel est convaincu qu’il n’existe pas de pouvoir vertueux et que la politique doit s’envisager à partir de la « vérité effective » des choses. En conséquence, Le prince ne repose pas sur des valeurs morales transcendantes et ne poursuit pas une utopie. Ici, est développée l’idée que le pouvoir doit s’exercer en fonction des réalités concrètes et d’une marge de liberté entre la contingence de l’histoire (la fortuna) et le caractère cyclique et éternel de celle-ci. C’est donc une vision pragmatique du pouvoir qui nous est donnée à réfléchir : une vision où les conflits humains sont au cœur de la gouvernance, tout comme la nécessité de les réguler par les moyens les plus efficaces.
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